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Passer d’une Scale-up à une association de 15 salariés : rapport d’étonnement tech et produit

Technologie
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Illustration article avec un Rubiks Cube
Par
Nicolas Besson
Quelles sont les différences techniques et produit entre une association avec 15 salariés et une scale-up tech avec environ 10 fois plus de salariés ? 😅

Il y a quelques mois, je quittais une scale-up ayant des dizaines d’employés et d'employées pour rejoindre Latitudes.

Latitudes est une équipe de 15 personnes à l’heure où j’écris ces lignes et est comme vous le savez sans doute… une association !

Ce changement a amené de nombreuses surprises et beaucoup de découvertes pour moi, en particulier dans l’exercice des métiers de la tech et du produit.

Cet article est une synthèse de mes apprentissages et de mes découvertes !

Contexte / qui suis-je ?

Je m’appelle Nicolas, j’ai 33 ans et je suis depuis janvier responsable de la tech et du produit chez Latitudes, une association qui a pour but de réinventer le monde la tech en le rendant plus engagé et plus responsable.

Ma mission chez Latitudes est la suivante :

J’ai travaillé pendant environ 5 ans en tant que développeur puis un peu plus de 6 ans dans les métiers du Produit (Product Owner, Manager, …).

L’environnement dans lequel j’ai évolué est double :

tl:dr

Les éléments principaux de surprise que je développe dans l’article sont :

Les apps no-code

C’est la surprise principale : l’usage massif du no-code pour la gestion de bases de données et l’applicatif en ligne.

Ayant travaillé toute ma carrière avec des équipes de développeurs, j’ai été très peu exposé au no-code pour créer des applications.

A l’inverse c’est un choix qui semble très naturel pour des petites associations comme Latitudes qui n’ont pas - au démarrage du moins - les moyens d’avoir une équipe technique ou de payer beaucoup de prestations.

Si je devais résumer mon impression sur l’usage du no-code dans une structure : c’est un excellent choix pour lancer un programme associatif, si on sait s’arrêter au bon moment.

De manière intéressante, les problématiques qui freinent aujourd’hui Latitudes sur le plan technique (faible mutualisation des méthodes entre programmes, duplication de la donnée, saturation des bases avec une donnée très hétéroclite, …) sont des problématiques assez classiques… pour les développeurs et développeuses. 😅

C’est ironique mais il me semble qu’en allant trop loin dans l’usage en production d’outils no-code on se retrouve avec des problématiques de code… que ces outils ne sont pas en mesure de résoudre par design ! On ne règle pas des problèmes de code sans code. 🤯

J’ai aussi découvert un enjeu fort vis à vis de l’équipe quand on utilise autant les outils no-code.

Les personnes ayant un profil entrepreneur / couteau suisse semblent adorer ces outils, qui permettent théoriquement de tout construire et de prototyper énormément d’usages. À l’inverse les personnes n’ayant pas cette sensibilité peuvent vite se retrouver écrasées par la complexité qui se crée à force d’aligner les prototypes.

Et cette dynamique semble s’amplifier avec le temps :

Il y a donc - je crois - une bascule nécessaire à opérer à un moment précis de la croissance d’une structure, pour aller vers un peu plus de code.

J’ai donc le sentiment que mes structures précédentes comme Latitudes vivaient dans un extrême problématique vis à vis du no-code :

Les outils cloud “clés en main”

Ce point est plus technique mais j’ai également été très surpris du nombre d’outils utilisés chez Latitudes.

J’ai retrouvé certes beaucoup d’outils “transverses” comme Notion, Figma et autres qui sont énormément utilisés dans les start-ups et scale-ups, mais Latitudes utilise aussi beaucoup de petits outils au cœur de son socle applicatif, pour ne citer qu’eux :

En apprenant l’historique de Latitudes, j’ai découvert qu’une bonne partie de ces outils ont été installés “dans l’urgence”.

Un nouveau besoin est apparu qui dépassait le cadre des outils no-code, ou un bug est venu bloquer certains usages, et dans les deux cas on ne disposait ni du budget ni de l’équipe ni du temps pour contourner proprement le problème. Il a donc fallu prendre un produit “sur l’étagère” qui compensait ce besoin précis.

Cette approche a de nombreux défauts :

Ces outils, que je retrouvais moins dans mes jobs précédents où les “rustines” étaient codées, sont à la fois un poids et un risque important pour Latitudes !

Spoiler : ils ont quasiment tous été supprimés pendant ma mission.

La relation entre les équipes non tech et la tech / le produit

Cela peut sembler très étrange, mais le niveau de confiance que l’équipe m’accorde chez Latitudes est extrêmement déstabilisant pour le PM que je suis, formé à l’école des start-ups.

Dans toutes mes expériences précédentes, le métier de PM a été un sport de combat !

Il fallait aligner des personnes aux objectifs très différents (commerciaux vs opérationnels par exemple), manœuvrer avec des fondateurs et fondatrices d’entreprises qui avaient un avis très tranché sur “leur” produit, etc.

Et donc par construction, un bon PM de start-up / scale-up est pour moi un PM ayant une capacité très forte à convaincre, communiquer, adapter sa proposition de priorisation et créer un alignement fort qui ne s’effrite pas dès qu’une nouvelle idée émerge.

C’est presque sa raison d’être.

Chez Latitudes, au delà de l’aspect “petite structure”, les challenges des collègues sont moins vindicatifs, et la confiance accordée “par défaut” au PM est beaucoup plus forte.

Cette bienveillance questionne mes réflexes :

Il faut bien le dire, j’ai souvent pesté en entreprise contre des partis prenantes qui ne prenaient pas assez en compte l’expertise de leur équipe.

Et pourtant, je me rends compte aujourd’hui que ce qui a construit ma capacité à prioriser en confiance ce sont bien ces challenges extrêmes (et parfois même violents !) de mes propositions…

Au final je prends le parti de garder mon niveau d’exigence malgré cette confiance, de me dire que je dois être en quelque sorte mon premier critique. Mais former une personne plus junior dans cet environnement poserait je pense de nombreuses questions, notamment pour transmettre les raisons et l’intérêt de cette exigence !

Une structure guidée par l’impact et sous contraintes de ses valeurs

Ce n’est pas une vraie surprise, et c’est même une des raisons pour lesquelles j’ai souhaité tenter l’aventure du Produit dans une structure associative, mais travailler dans une structure dont l’objectif principal est son impact positif est… rafraîchissant !

Pour être honnête l’effet sur mon travail n’est pas aussi “direct” que je pouvais l’imaginer.

Latitudes étant une toute petite structure, elle n’a pas un process Produit avancé avec des objectifs Produit et des frameworks de priorisation. Il y a donc assez peu de moments où la priorisation d’un sujet est directement rattachée à son impact par des éléments chiffrés, et donc assez peu de moments où le poids de l’impact est visible dans la priorisation.

En réalité, c’est plutôt l’absence de contraintes et d’objectifs court-termistes (demandes client, stratégie pour coller aux attentes des investisseurs) qui permet de se donner le temps de faire quelque chose de très adapté aux besoins des utilisateurs et des utilisatrices.

Le “faire bien” me semble plus valorisé ici que dans des structures où on a un peu plus le couteau sous la gorge.

Ce qui se ressent beaucoup plus immédiatement, c’est l’impact des valeurs que l’association défend sur les choix d’outils, ou même sur la manière de faire les choses.

Je suis arrivé avec quelques à priori il faut bien le reconnaître, notamment celui que les valeurs de l’association sur le numérique responsable - même si je m’y retrouve beaucoup à titre personnel - allaient peser lourdement sur ma capacité d’action et sur les choix disponibles en terme d’outils.

Cette contradiction entre mes valeurs personnelles et ma manière de travailler vient je pense de mon habitude du contexte start-up / scale-up où les contraintes et l’éthique numérique sont essentiellement vues comme un poids dans un contexte où le temps est compté !

Une structure comme Latitudes qui s’autorise des compromis entre ses valeurs et un pragmatisme pour augmenter l’impact de son action est dans le juste je pense - d'autant plus avec cette envie de s'affranchir progressivement des outils non alignés avec ses valeurs maintenant que la structure est plus installée.

De la qualité de l’open source

Jusqu’à maintenant j’avais déjà été beaucoup exposé à l’open source et particulièrement convaincu :

En revanche j’étais plus circonspect quand aux outils de productivité (notamment cloud), peut être un peu traumatisé par des outils comme Libre office - cal que je trouvais nettement au dessous de la puissance et de l’ergonomie de Google Sheets et Excel.

Là aussi, c’était un a priori qui a été vite effacé.

J’ai découvert des outils incroyablement matures :

Là encore, ma conclusion n’est pas de me dire que je ne vais plus utiliser que des produits open source, mais qu’en tant que Product Manager il est très légitime de “laisser une chance à ces outils” et de les étudier sérieusement avant de se précipiter sur des outils propriétaires et payants.

Conclusion

Si je devais résumer ce que j’ai appris des mes “surprises” sur les sujets Tech et Produit en arrivant chez Latitudes, c’est que :

Les prochains articles de blog porteront justement sur la mission de “convertir” le SI d’une association en ne gardant que le positif tout en y intégrant ce qu’une technologie plus mature peut apporter.

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