[Dossier] À la rencontre de 8 acteurs et actrices de l'ESS, dont les valeurs et les actions nous inspirent pour imaginer un autre numérique.
Pour quelle vision, pour quelle mission, pour quel impact ? Car s’il y a bien une chose qu’on ne discute pas dans l’ESS, c’est que ce sont la mission et la finalité qui doivent guider l’ensemble de nos actions.
On est allé en parler avec Vaïté Leprince-Ringuet, responsable produit et relation clients chez Entourage, et Alice de Ronne, responsable innovation chez Solinum – deux acteurs à la croisée du numérique et de la solidarité.
Ce qu’on en a retenu, c’est surtout qu’à leurs yeux, le numérique ne peut pas exister sans une bonne dose d’humain ! C’est peut-être ça, l’inspiration à en tirer : acteurs et actrices de la tech, remettons l’humain au cœur de nos produits.
Entretien croisé avec Vaïté Leprince-Ringuet (Entourage) et Alice de Ronne (Solinum)
Pour ce deuxième volet, c’est à ces thématiques centrales que nous nous sommes attelés, et notamment aux questions de partage de la richesse et du pouvoir, sur lesquelles le monde de l’ESS a beaucoup à nous apprendre.
Pour cela, on a interrogé Anaïs Dubois, responsable stratégie et partenariats chez TeleCoop, et Adrien Montagut, co-fondateur de Commown – deux coopératives qui opèrent dans le secteur du numérique.
Ce qui nous a marqué chez Adrien et Anaïs, c’est leur attachement à des valeurs puissantes et à des pratiques de gouvernance qui, loin de représenter une contrainte, sont au contraire pour leurs projets respectifs un excellent moyen de remettre du lien avec leurs utilisateurs : une inspiration certaine pour bon nombre de projets tech !
Entretien croisé avec Adrien Montagut (Commown) et Anaïs Dubois (TeleCoop)
Pourrait-on dans la tech, en s’inspirant de l’ESS, rester libre de choisir à quoi l’on adhère ?
Pour creuser ces questions, on s’est adressé à Karl Pineau, enseignant-chercheur en sciences de l’information et de la communication, et co-fondateur de l’association Designers Ethiques.
On y a découvert de belles initiatives, qui montrent qu’il est possible de redonner du pouvoir d’agir et de l’autonomie aux utilisateurs et utilisatrices du numérique. On y a surtout compris l’importance de faire prendre conscience des enjeux éthiques du numérique aux professionnels de la tech.
Entretien avec Karl Pineau (Designers Ethiques)
Après une interview (à retrouver ici) sur les enjeux éthiques du numérique, on a eu envie de creuser plus loin cette histoire de choix libre et conscient, et de mieux comprendre ses implications.
Nous voilà donc à la rencontre d’Estelle Hary, qui a été designer à la CNIL pendant sept ans, pour partager ses apprentissages en matière de libre-arbitre dans le numérique !
On a discuté de la manière dont le droit encadre les pratiques autour des données numériques mais aussi de la nécessité pour les designers d’être acteurs du sujet ! Surtout, on a découvert moult exemples et bonnes pratiques pour remettre les communautés au cœur de la gouvernance de leurs données ; un clin d’œil tout particulier à la notion de “remettre l’humain au cœur de l’économie”, prônée par le secteur de l’ESS.
Entretien avec Estelle Hary (CNIL)
Dans l’ESS aussi, mutualiser des biens et des ressources dans une optique d’entraide et de sobriété, c’est une habitude bien ancrée. Et si cette démarche de mutualisation pouvait aller encore plus loin dans le numérique ?
C’est le sens de notre échange avec Louis Pénisson, co-fondateur du tiers-lieux La Caserne Bascule, et utilisateur de la coopérative SCANI, un fournisseur d’accès à internet local et alternatif.
Qu’il s’agisse de mutualisation à l’échelle d’un bâtiment, d’une ville, d’un territoire ; pour du foncier, de la mobilité ou du numérique ; une évidence revient : pour réussir, il faut expérimenter, et beaucoup communiquer. Et puis, si on mutualise, c’est pour réduire notre consommation, mais surtout pour le plaisir de partager des choses dans un rapport autre que commercial : dans l’ESS comme dans le numérique, c’est vital !
Entretien avec Louis Pénisson (La Caserne Bascule) & découverte de SCANI
À l’heure de l’ultra-mondialisation et de l’ultra-connexion, les acteurs et actrices de la tech ont-ils encore à apprendre des dynamiques locales portées par l’ESS dans les territoires ? Il semblerait que oui !
Pour comprendre comment le numérique peut se concevoir à l’échelle locale, on a suivi Jean Karinthi à l’Hermitage – un tiers-lieux d’innovation rurale, qui pense la tech au premier kilomètre.
Notre apprentissage préféré de cet échange, outre la conviction que le futur se jouera avec des cercles de proximité et de résilience plutôt qu’avec de larges infrastructures globalisées, c’est qu’on n’est pas obligé d’opposer la tech et le vivant : on peut passer une matinée en FabLab et une après-midi en forêt dans la même journée !
Entretien avec Jean Karinthi (L'Hermitage)
Articles par l'association Latitudes – entretiens réalisés par Soizic Pénicaud
Avec le soutien de la Fondation Crédit Coopératif
Chez Latitudes, nous veillons à utiliser un langage inclusif. Peut-être avez-vous remarqué que nous déclinions de nombreux termes au féminin et masculin : “étudiants et étudiantes” par exemple. En effet, le point médian qui est souvent de mise dans ce cas n’est pas (encore) accessible aux lecteurs d’écran des personnes malvoyantes, et nous ne voudrions pas les exclure.
Il s'agit de l'un de nos petits pas, ces petites choses que nous essayons de faire au mieux... malgré nos imperfections.